Une Europe non contraire aux intérêts particuliers des Etats

Publié le par Grégoire

 « L'Allemagne est redevenue souveraine. Elle a moins besoin de la France dans une Europe élargie à une partie de l'ancien bloc soviétique. Surtout, elle ressent le besoin de développer une nouvelle stratégie économique dans la mondialisation. » (Marianne, 2 mars 2007, par Edouard Husson)
« Un parfum de désenchantement planait sur l'assemblée générale de la Bourse allemande, mercredi 24 mai, au lendemain de la réunion des actionnaires d'Euronext (l'entreprise gérant, entre autres, la Bourse de Paris), qui avaient rejeté une résolution approuvant le principe d'un mariage avec Francfort. »  (Le Monde, le 9 mars 2007, par Adrien de Tricornot)
En effet, la France a dit non à l’Europe; en s’excluant du jeu européen, elle a dégagé l’Allemagne de sa stratégie européenne de développement au profit d’une stratégie personnelle beaucoup moins coûteuse pour rapporter plus. Ceci a pour conséquence le fait que l’Allemagne a relancé sa compétitivité toute seule et à son seul profit. Aussi, désormais, la France n’a d’autre choix que de devenir aussi compétitive que cette dernière et de la soutenir sur la scène internationale pour qu’éventuellement elle dédaigne relancer le couple franco-allemand. C’est pourquoi le référendum a tué l’Europe et seulement une petite révolution en France pourrait permettre de relancer la construction européenne, alors même que les co-initiateurs  de cette dernière n’y voient plus d’intérêt. Il semble très incertain de pouvoir faire aligner un autre partenaire privilégié au même titre que l’Allemagne, même si l’Italie arrive à faire face à ses dissensions internes et à se relancer dans la construction européenne.
Pour la France, seul le candidat de l’UDF affiche des prétentions européennes, contrairement aux autres candidats qui parient sur un repli franco-français au lieu d’opter pour une coopétition constructive. Il semblerait que l’attente soit longue jusqu’à ce que reviennent, comme un boomerang, nombre de problèmes tels que  la dépense énergétique vis-à-vis de la Russie ou le retour en force des Etats-Unis suite aux prochaines élections présidentielles qui pourrait relancer leur machine de guerre économique et l’assaut des marchés étrangers. Cela serait la conséquence du retour d’un Clinton – ou d’un disciple – à la Maison Blanche, sans parler des puissances Chinoise et Indienne qui, malgré de nombreuses difficultés internes à surmonter, aligneront toujours une force de frappe économique considérablement plus importante que les pays européens pris individuellement.
Il nous reste à jouer la carte de l’asymétrie économique et celle de l’influence. Cependant, cette dernière ne pourra être jouée qu’avec une masse critique suffisante que seul  le poids collectif de plusieurs pays européens pourra alimenter.
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